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Contrecoeur: Le torchon brûle entre la Colonie des Grèves et la Ville

9 octobre 2025 | Par Sylvain Rochon

Depuis plus de 18 ans, un partenariat entre les villes de Contrecœur et Sorel-Tracy, la Colonie des Grèves, Rio Tinto Fer et Titane, le CÉGEP de Sorel-Tracy et l’organisme Kinéglobe permet à la population de profiter d’un vaste espace de plein air sur des terrains appartenant à la Colonie à l’intérieur du Parc régional des Grèves.  Le protocole d’entente qui encadrait cette collaboration étant échu depuis mars et n’ayant pas été renouvelé, la Colonie a fermé l’accès à ses terrains, à son stationnement et son accueil aux usagers.

Depuis quelques années, la Colonie fait face à une procédure d’expropriation entreprise par la Ville de Contrecœur. L’organisme se plaint, dans un communiqué destiné aux médias, que le conseil municipal de Contrecoeur « dirigé par la mairesse sortante, Maud Allaire », ait enclenché, au printemps 2021, une opération « agressive » à son endroit. La direction et les membres bénévoles du conseil d’administration de la Colonie ont tenté par tous les moyens de contrer l’expropriation. Cette démarche a eu des conséquences importantes, fait savoir l’organisme, qui cite la diminution du soutien financier et des dons, l’arrêt des investissements sur les bâtiments et les infrastructures et l’épuisement et la perte de plusieurs bénévoles.

La Ville et la Colonie, par le biais de leurs procureurs, ont tenté de trouver une voie de passage pour mettre fin à ce conflit, indique l’organisme mais, malgré plusieurs tentatives de discussion et une ouverture de la part de la Colonie pour régler la situation à l’amiable, la Ville n’a donné, regrette-t-il, aucun suivi depuis plusieurs semaines.

Le Conseil d’administration a donc décidé de laisser la procédure d’expropriation suivre son cours. Il s’en remet au Tribunal Administratif du Québec qui « déterminera la valeur de la propriété visée par l’expropriation et établira le montant que devra verser la Ville pour l’ensemble des dommages et inconvénients générés par ces procédures.»

La Colonie des Grèves ne s’en questionne pas moins sur les motivations de la Ville à « dépenser une somme considérable pour acquérir un terrain déjà zoné parc, géré par un organisme qui en prend soin et le rend accessible à la population ».  « Pourquoi la Ville n’exerce-t-elle pas simplement son droit de préemption » peut-on encore lire au communiqué.

La programmation de la Colonie des Grèves pour la saison 2026 sera maintenue, ses objectifs en nombre de participants aux camps ayant d’ailleurs été revus à la hausse. Le CA réaffirme sa confiance en sa direction générale. L’expropriation prévoit qu’elle va perdre le terrain entre la route Marie-Victorin et la voie ferrée ainsi que tous les bâtiments qui y sont érigés.  Elle a entrepris une révision complète de son plan de gestion afin de faire face à cette nouvelle réalité.

Considérant qu’elle ne conteste plus l’expropriation, la Ville n’a qu’à mandater son procureur afin qu’il réclame « l’usage des lieux » le plus rapidement possible, affirme la Colonie. Si, à l’inverse, la Ville choisit d’abandonner la procédure d’expropriation, la Colonie s’engage à adopter et à signer, immédiatement, le protocole d’entente du Parc Régional des Grèves.

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