MUSIQUE :

Réflexion d’une bénévole – Carmen Courchesne

13 juin 2022 | Par internautes

Depuis 1975, j’interviens, comme bénévole, dans les CHSLD, et dans les résidences de personnes âgées.  Je suis aveugle de naissance puisque, par accident, le médecin qui m’a mis au monde m’a arraché les yeux avec les forceps.  Par conséquent, la lumière du jour, je ne l’ai jamais vue.  Mais, comme le dit si bien Saint-Exupéry,  » L’essentiel est invisible pour les yeux; on ne voit bien qu’avec le coeur « .

Ce que je vois, en ce moment, après la longue pandémie que nous avons tous subie, et qu’ont traversé encore plus difficilement nos personnes âgées, c’est que plusieurs d’entre elles ont beaucoup souffert de l’absence de leurs proches, mais aussi, de l’absence des célébrations eucharistiques, qui, pour elles, étaient et demeurent encore primordiales.  Bien sûr, il faudrait être aveugle pour ne pas constater que les jeunes générations croient plus ou moins à ces valeurs fondamentales qui ont si longtemps donné sens à la vie de nos aînés et à bien d’autres personnes.  Il faut dire que l’enseignement religieux n’est plus accessible à nos jeunes, dans les écoles, depuis plusieurs années.  Plusieurs d’entre eux ignorent l’importance de la prière et de l’eucharistie.  Et pourtant, à mon sens, plus que jamais, notre monde en a besoin.

Durant cette fameuse pandémie, un événement marquant a été mis en valeur : c’est celui d’être reconnaissant envers nos aînés, pour leur précieuse contribution dans notre société.  Notre premier ministre, M. François Legault, Mme Marguerite Blais et tous les autres membres du gouvernement ont parlé le même langage.  Que dire du grand dévouement de tout le personnel des soins de santé; tous avaient le même but, mettre tout en oeuvre pour le bien-être des plus vulnérables.

Moi, en tant que bénévole, je serai très heureuse de faire ma petite part, pour réconforter nos aînés, pour soutenir leur moral, et encourager leur vie spirituelle, en reprenant nos célébrations, qui étaient, pour un grand nombre, et aussi pour plusieurs familles qui assistaient, des moments forts, des moments précieux. Bien sûr, il faudrait agir comme jadis, avec sagesse et prudence. Ces démarches pourraient peut-être présenter certains risques, mais comme on dit souvent  » qui ne risque rien, n’a rien « .

Pour plusieurs résidents, pour plusieurs personnes âgées, et autres, l’eucharistie, c’est-à-dire la Sainte Communion, bien sûr, pour celles et ceux qui le peuvent encore, demeure et demeurera toujours une nourriture essentielle, qui rassasie leur âme.  De plus, quand ces chers résidents arrivent au bout de leur vie, plusieurs désirent recevoir le Sacrement de l’Onction des malades, ce qui les rassure et les pacifie, de même que leur famille.

Nous avons à coeur le bien-être des personnes qui ont construit notre nation. D’après moi, si elles ont réussi leur objectif, c’est qu’elles avaient, au plus profond d’elles-mêmes, une grande foi en Dieu, un grand attachement à l’Église catholique.  Bien sûr, elle n’est pas parfaite, cette Église, mais, ne perdons pas de vue tout le bien qu’elle a accompli.  L’erreur est humaine mais le Bien vient du Divin.  Quelles que soient les valeurs religieuses, dans une société pluraliste, ces mêmes valeurs ont et auront toujours leur place, pour bâtir un monde meilleur, plus juste et plus fraternel.  Quand les gens se rassemblent pour célébrer le Seigneur, la joie rayonne dans tous les coeurs.

Carmen Courchesne, bénévole

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