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Des investissements privés pour une prison en Montérégie?

21 octobre 2004 | Par Équipe CJSO

Sorel-Tracy – Une prison pouvant loger jusqu’à 500 détenus sera construite en Montérégie, grâce à des investissements privés.

L’institution provinciale sera érigée à Longueuil ou à Sainte-Julie; le projet du ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon, sera proposé dès que sera établi le cadre législatif des partenariats public-privé, probablement en février prochain. L’Assemblée nationale a inscrit ce cadre dans son agenda parlementaire de la nouvelle session.

Il s’agira d’une prison à sécurité minimum pouvant loger jusqu’à 500 détenus, le réseau carcéral québécois actuel étant débordé.

Le ministre Chagnon dit favoriser la Montérégie pour des raisons stratégiques. D’abord, soulager le réseau carcéral de Montréal, mais aussi, en construisant la prison près de l’Autoroute 30, desservir les régions de Sorel-Tracy et de Valleyfield, dont les prisons sont inadéquates.

Des problèmes?

L’Office des droits des détenus ne voit aucune raison valable d’ériger des prisons privées, comme Québec se propose de le faire en Montérégie.

Au contraire, de nombreux problèmes sont déjà prévisibles, selon son président, le criminologue Jean-Claude Bernheim.

Il note, par exemple, que les salaires représentent 80% des coûts d’une prison et, donc, que c’est là le seul endroit où des économies peuvent être réalisées. Les frais médicaux, les repas, l’entretien et le chauffage ne sont pas compressibles, à son avis.

Or, le taux de roulement de personnel est déjà très élevé chez les agents correctionnels même s’ils bénéficient de bonnes conditions de travail.

M. Bernheim fait valoir qu’il sera extrêmement difficile de recruter et de conserver du personnel qualifié avec des conditions inférieures. Il redoute qu’un personnel inadéquat soit embauché.

Par ailleurs, il se demande qui, de l’État ou d’un éventuel propriétaire privé, sera responsable lorsque des détenus seront blessés dans l’établissement.

Enfin, il estime qu’une prison à sécurité minimale de 500 places ne sera qu’un inutile stationnement à détenus qui ne présentent pas de danger pour la société puisque 80% d’entre eux sont habituellement remis en liberté en moins de trois mois.

Source: LCN et CJSO FM

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