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Bourse du carbone: L’agriculture paie le prix d’un outil qui rate sa cible, plaide l’UPA

2 mai 2025 | Par Sylvain Rochon

Dans un contexte économique difficile et un environnement d’affaires contre performant dénoncé depuis plus d’un an, la Fédération de l’UPA de la Montérégie demande au gouvernement québécois de réviser le système actuel de la Bourse du carbone; un outil qui rate sa cible et nuit au secteur agricole, plaide-t-elle.

Réunis le 1er mai à Saint-Jean-sur-Richelieu, des dizaines de productrices et de producteurs agricoles sont venus soutenir leurs représentants devant ce constat. Alors que ce système repose sur le principe de faire payer les grands émetteurs pour les inciter à réduire leur empreinte carbone, la portion de la facture attribuable aux droits d’émission que le distributeur a dû acquérir est transférée directement au consommateur au moment de la vente. La Bourse du carbone rate donc sa cible, estime l’UPA, n’encourage pas les investissements et changements de pratiques pour diminuer les émissions et ne responsabilise en rien les grands pollueurs.

« Si toutes les provinces et tous les secteurs économiques participaient de manière équitable à cet effort, ce système aurait un vrai potentiel pour faire évoluer nos pratiques de manière structurée et durable, mais ce n’est pas le cas. De plus, aucune alternative viable n’existe encore pour remplacer les carburants fossiles. La Bourse n’encourage pas l’innovation environnementale, n’offre aucune solution de rechange aux carburants fossiles et pénalise les producteurs agricoles québécois, déjà confrontés à une conjoncture économique extrêmement difficile » d’affirmer Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Le Québec est l’une des deux seules juridictions en Amérique du Nord, avec la Californie, à avoir adopté un système de plafonnement et d’échange des émissions de gaz à effet de serre.

Considérant le préjudice que l’actuel système cause aux entreprises agricoles, les représentants de la Fédération et les agricultrices et agriculteurs montérégiens en demandent la réforme. Conscients qu’il s’agit d’un changement majeur qui prendra du temps à mettre en place, ils réclament qu’un remboursement des sommes prélevées via les droits d’émission refacturés par les grands distributeurs aux agriculteurs soit effectué dans les meilleurs délais.

« La transition énergétique ne se fera pas à travers des politiques qui manquent leur cible. Il est temps de revoir notre approche collective, de recentrer nos efforts sur de véritables incitatifs à la réduction d’émissions et de bâtir un système équitable, transparent et réellement efficace » de conclure monsieur Letellier.

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